L’Université d’Abomey Calavi au Bénin a accueilli une conférence scientifique sur « COVID-19 : Réalité, défis et perspectives » le 27 octobre 2022. Organisée par l’Académie nationale des sciences, des arts et des lettres du Bénin. La conférence a rassemblé des chercheurs, des enseignants, des directeurs d’instituts nationaux de santé, des responsables de départements ministériels concernés et des intervenants du Bénin, du Burkina Faso, du Nigeria et de la France. Trois ans après l’émergence du SRAS-COv-2, il était important de comprendre les impacts des efforts et des initiatives entrepris par les pays africains pour lutter contre la maladie afin d’en tirer des leçons pertinentes pour une préparation adéquate aux épidémies.
En tant que secrétaire et rapporteur du comité scientifique, le Prof. Glèlè Kakaï, Chef de la HRH-SEMCA, a fait une présentation sur « La gestion du COVID-19 : le rôle de la vaccination ». L’objectif était de présenter l’impact de la vaccination combinée à des interventions non pharmaceutiques (INP) sur la dynamique de la pandémie en Afrique de l’Ouest. À l’aide d’un modèle non linéaire de type « Distributed Lag », il a pu mesurer les effets différés des principales mesures de lutte contre la pandémie (vaccination ou NPIs) et l’effet des facteurs de confusion entre la détection du premier cas dans la région et le 22 septembre 2022. Les résultats ont révélé une tendance à la baisse des NPI et une tendance à l’augmentation de la couverture vaccinale. En outre, les nouveaux cas déclarés et les décès montrent une tendance à la baisse.
Dans le cas des nouveaux cas signalés, les IPN ont montré un effet protecteur significatif contre les nouveaux cas signalés d’infection par le SRAS-Cov-2 avec un effet de décalage d’environ 40 jours lorsque 20 % des scores des IPN sont appliqués. La vaccination a montré un effet protecteur significatif contre le COVID-19, avec un décalage relativement court de 20 jours lorsque 20% de la population ouest-africaine est vaccinée.
En ce qui concerne le nombre de décès, les IPV ont montré un effet protecteur significatif contre la COVID-19, avec un effet retardé d’environ 20-25 jours lorsque 60% des scores des IPV sont appliqués. La vaccination a montré un effet protecteur significatif plus immédiat contre la COVID-19.
Il a expliqué que ces résultats doivent être considérés avec prudence car il est difficile d’établir une causalité entre les mesures de contrôle et le nombre de cas et de décès rapportés. En effet, d’autres facteurs, difficiles à quantifier, pourraient également influencer la dynamique de la pandémie au cours de la même période. Il s’agit notamment de facteurs confondants tels que l’émergence de nouvelles variantes du virus, la comorbidité, l’immunité acquise et le recours à la médecine traditionnelle.
En conclusion, la prise de décision en matière de santé publique peut comporter une grande incertitude, surtout lorsqu’il s’agit de maladies infectieuses émergentes. Il est donc nécessaire d’établir un mécanisme de collaboration entre les chercheurs, les épidémiologistes et les décideurs en matière de santé publique afin de réduire l’incertitude autant que possible. Les modèles statistiques et mathématiques doivent être considérés comme des outils utiles d’aide à la décision, mais pas comme des outils de prise de décision.
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